MONSTER STORY - LIPSTICK KILLERS ET L'ALBUM STRANGE FLASH

Lipstick Killers nait des cendres encore chaudes de deux groupes Punk de Sydney, Filth et Psycho-Surgeons. 

1976, Mark Taylor forme Frozen Stiffs avec Ronnie Pop (chant), David Taylor (batterie, pas de lien de parenté avec Mark), Charlie Georgees (guitare) et Craig Amiet (basse). Ronnie Pop et Charlie Georgees s'en vont former The Hellcats quelques mois plus tard (on retrouvera ensuite Ronnie Pop dans Died Pretty sous le nom de Ron Peno). Les trois autres recrutent le chanteur Paul Gearside et commencent à donner des concerts sous le nom de Psycho-Surgeons. Le répertoire est constitué de compositions originales influencées par le Velvet, les Stones, le Garage Psyche 60's, MC5 et les Stooges. Aux côtés des Hellcats et Radio Birdman, Psycho-Surgeons est l'un des premiers groupes à jouer régulièrement à l'Oxford Funhouse, salle mythique de Sydney et fief de Birdman. Il sort son premier single Horizontal Action en septembre 1978. Limité à 500 exemplaires, chaque pochette est couverte de sang de vache. Collector !

Peu de temps après, Psycho-Surgeons devient Lipstick Killers avec l'arrivée de Peter Tillman qui remplace Paul Gearside au chant et Kim Giddy qui prend le poste de bassiste à Creg Amiet. Giddy jouait auparavant dans un groupe nommé Precious Little et Tillman était le chanteur de Filth. 

Lipstick Killers s'inspire des Stooges, du 13th Floor Elevators, des New York Dolls et partage la scène avec Hitmen, Sunnyboys et The Visitors pour ne citer qu'eux. En novembre 1979, le groupe sort le fabuleux single Hindu Gods (Of Love) produit par Deniz Tek. Environ un an après, Michael Charles, batteur de Shy Impostors (un single sorti en 1980), remplace David Taylor. Lipstick Killers s'envole pour Los Angeles où il reste un an et se produit de temps en temps sur scène avant de se séparer en 1981, le ventre et les poches vides.

En 1984, Citadel Records sort l'album live Mesmerizer enregistré au Madame Wong's Cafe de Los Angeles. Tiré d'une prise table sur cassette audio, sans 're-re' en studio, sa qualité brute et l'énergie du groupe sur scène suffisent à rendre cet album exceptionnel. La même année sort le single Sockman enregistré au Mix Down Studio en 78. Le groupe se reforme en 1989 pour quelques concerts avant de baisser définitivement le rideau.

En 2021, le label de Melbourne Grown Up Wrong sort la compilation Strange Flash en vinyle et en CD. Excellente du début à la fin, elle présente l'intérêt de contenir le single Hindu Gods (Of Love), des sessions studios de 78 et 80, des concerts enregistrés à Adelaide en 79 (deux titres déjà sortis en single en 1999) et Los Angeles en 81 (Mesmerizer) ainsi que le simple et deux démos de Psycho-Surgeons.

Mais tout ça, c'est pour la version CD car le double LP est beaucoup moins riche et on peut regretter qu'il contienne Mesmerizer (avec deux pistes différentes) au lieu du live à Adelaide beaucoup plus rare. J'aurais proposé le contraire, mais Grown Up Wrong semble avoir choisi cette formule pour sortir le concert d'Adelaide en LP ultérieurement, histoire de faire un peu plus d'oseille. Dommage. Quoi qu'il en soit, tout ce qui figure ici est indispensable, le magnifique Hindu Gods (Of Love), le très 'Birdman' Shake Down USA, les démos qui rappellent tour à tour Iggy & The Stooges de I Got A Right, Teenage Head ou DMZ, les reprises du 13th Floor Elevators, de Mitch Ryder, etc. Cette compilation montre à quel point Lipstick Killers était (et reste) un grand groupe qui méritait mieux que cette triste fin à Los Angeles.

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