Samedi 9 novembre, Megarama de Bordeaux. Glen Matlock est venu spécialement de Londres pour présenter son film I Was A Teenage Sex Pistol, basé sur le livre qu'il a écrit dans les années 90. L'événement a lieu dans le cadre du festival Musical écran qui propose des documentaires musicaux internationaux du 8 au 15 novembre.
Un peu en avance sur l'horaire, je profite de la dégustation des vins de Bordeaux offerte par l'organisation avant de retrouver l'ami Yves 'Ad Skull' arrivé spécialement de Nantes le soir même. Dehors, des fans des Pistols se font photographier avec leurs disques par la presse locale, j'aperçois deux ou trois têtes connues et je remarque que nous avons tous, ou presque, les cheveux gris. Soirée old school...
Après un discours sympathique du staff organisateur, Glen Matlock nous adresse quelques mots en français avant la projection du film.
I Was A Teenage Sex Pistol débute en 2024, lors d'un concert de Glen Matlock & The Maestros en Californie enchaîné à des extraits live des Sex Pistols dans les seventies. Durant plus d'une heure et demie, à travers des images d'archives et les témoignages d'anciens compagnons de route, de musiciens et de fans, Glen Matlock raconte l'histoire qu'il a vécu en tant que bassiste du groupe. Il nous amène à travers Londres, nous fait visiter l'endroit où il a vécu enfant, celui où il a étudié, les locaux de répétitions, le 'QG' de Denmark Street tel qu'il est aujourd'hui, etc. C'est riche, les vidéos et extraits d'émission TV sont bien sélectionnées et c'est surtout la véritable histoire du groupe et du Pistol Glen Matlock, telle que les choses se sont vraiment déroulées. Il est question de l'importance du glam au début des 70's, de la première session studio avec Chris Spedding (interviewé), du manque d'intérêt de McLaren pour le groupe de Cook et Jones à ses débuts, de leur rencontre avec Glen Matlock dans le shop mais certainement pas avec l'implication de McLaren, du rôle de Bernie Rhodes et d'un tas d'autres choses fort intéressantes. Exit le mythe du boys band, à part dans l'esprit de Gary Kemp (Spandau Ballet) qui évoque brièvement le sujet et on se demande bien pourquoi, place à la réalité: les premiers concerts dans les universités, organisés par Glen Matlock, les soirées au 100 Club, la signature chez EMI, le passage chez Grundy, les derniers jours de Glen en tant que Pistol lors des quelques dates en Hollande début 77 et la façon dont Malcolm McLaren l'a viré et a voulu le réintégrer ensuite ! Un bémol sur ce point, le film n'insiste pas assez sur la personnalité du manager, même si on comprend ici et là que McLaren a tenté de manipuler son entourage et réécrire l'histoire tant il n'avait aucun contrôle sur les situations.
En revanche, lors du questions réponses, Glen Matlock n'a pas hésité à dire à quel point le manager était toxique: il valait mieux être avec lui, de son côté, car si vous l'aviez en face, vous étiez mort, 'he was evil'.
La fin est consacrée à la carrière actuelle de Matlock, son implication au sein de Blondie et le témoignage de Debbie Harry, Wayne Kramer, Clem Burke, Noël Gallager et bien d'autres qui s'accordent tous à dire à quel point l'album Never Mind The Bollocks est réussi. Je ne les contredirai pas sur ce point. Glen Matlock est ensuite filmé au punk-rock museum de Las Vegas où il fait très justement remarquer qu'il n'y a pas une seule photo de lui au milieu de toutes celles des groupes de l'époque. Mais le punk a-t-il sa place au musée ?
En conclusion, ce nouveau documentaire sur l'histoire des Sex Pistols est très intéressant, il rétablit des vérités, détruit des mythes qui ont la peau dure mais laisse planer le doute sur Sid Vicious. A chacun de se faire sa propre idée du bonhomme et de se demander si finalement, une jour, nous saurons vraiment tout de la véritable histoire des Sex Pistols...






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