C'est à l'aube des années 2000 que le gang lillois voit le jour. Son nom est emprunté à celui des frères Ron et Scott Asheton des Stooges, le 'e' étant placé à la fin, par choix, tout simplement. Le style est un rock n'roll brut, punk, façonné selon les prêches des Dead Boys et de Turbonegro, pour ne citer qu'eux.
Au début, des enregistrements de concerts et de répétitions servent à promouvoir le groupe et satisfaire l'appétit des fans grâce à des compilations cassettes et CD-r. Au cours des premières années, Ashtones se fait connaître pour ses shows sauvages et son rawk n'roll sonique. Des fanzines comme Dig It! évoquent déjà le gang lillois dans ses pages alors qu'il n'a encore rien sorti officiellement sauf deux démos intitulées Rock N'Roll Junkies et Santa Rocka Rolla.
En 2006, le premier disque arrive dans les bacs, c'est un 10 pouces autoproduit. A She-Devil Is My Dope Fiend contient huit titres de pur rawk n'roll à la sauce Electric Frankenstein, Devil Dogs, ainsi que la reprise des Dead Boys, What Love Is.
2012 toujours, sortie du CD ... From The Outskirts Of Town, suivi l'année d'après de Let Us Be The Legends .... (You Think We Are) sur Beast Records associé au magazine Presto! et à Turborock Rds. C'est certainement l'album le plus abouti d'Ashtones, même si Mainline Rockets le concurrence sérieusement. Le groupe y reprend Rendez-vous With Anus de Turbonegro et les patronymes ont changé, chacun se nomme désormais Legend au lieu de Ashtone au verso de la pochette
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| Dig It! 2004 |
Au verso, chacun porte le nom du groupe au singulier, Ashtone, comme dans les Ramones. Le chanteur, 'Ashtone G' (Gérard Colombani) étant le principal compositeur avec Ashtone Max. Ce 9 titres ressort en 2007, augmenté de six bonus live, sous le nom Hellfire And... Paradise Falls. Le groupe participe également à des compilations comme les volumes 4 et 7 de la compilation 'Grand Prix' du fanzine Rock Hardi.
Le premier album, Mainline Rockets, sort en 2010 et c'est une révélation. Enregistré en trois jours au mois de décembre 2009, il contient 10 titres d'un rock n'roll punk sauvage qui n'a pas à rougir face aux productions internationales.
En prime, le groupe s'est livré à l'exercice parfois périlleux des reprises et il s'en sort brillamment. La première face se termine sur Hammersmith Palais de Demolition 23, le groupe de et avec Michael Monroe d'Hanoï Rocks, et la seconde avec I'm So Bored With The USA de Clash. Un excellent premier LP qui rappelle également le deathpunk de Turbonegro par moments.
L'année suivante est malheureusement terrible pour Ashtones. Une année noire marquée par le décès des deux guitaristes. Tout d'abord Francis Collet, tué accidentellement au mois de janvier par une balle de chasse et au mois de novembre, Hervé Rybarczyk, qui est retrouvé mort dans le canal de la Deûle, à Lille.
Face à cette situation dramatique, Ashtones tient bon. Il partage la scène avec des pointures comme Buzzcocks, The Curse, The Gee Strings et sort Savage Salvation, un split 10 pouces avec Asphalt Tuaregs.
En 2012, Gildas Cosperec réalise une interview de Gérard 'Ashtone Gé' Colombani et du nouveau guitariste Alex Fleuris pour le fanzine Dig It!. Alex vient de Crusaders Of Love, autre gang lillois de rawk n'roll. Au cours de l'interview, il affiche ses premiers émois musicaux, cite volontiers Slayer, raconte avoir été secoué par un concert de Loudblast à Lilles et par Guns N'Roses lors d'un passage TV.
Comme vu précédemment, Dig It! est un des premiers fanzines à avoir évoqué les Ashtones puisque dès son numéro 26 d'octobre 2002, il était question du gang lillois qui débutait alors.
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| Dig it! 2002 |
Le dernier album, Who Are The Leper Messiahs?, sort en 2018. C'est une surprise pour certains, une déception pour d'autres. Le style est différent de ce que le groupe a eu l'habitude de faire jusqu'alors, les influences Dead Boys et Stooges sont un peu loin, les critiques sont parfois hésitantes mais quoi qu'il en soit, Ashtones reste Ashtones, un groupe majeur de la scène rawk n'roll punk française et c'est également une référence en Europe et au-delà.
Dans le numéro 56 de Dig it!, Gé Ashtone déclarait: je possède une collection impressionnante de maladies mortelles... sans le rock n'roll, je suis foutu... Le rock n'roll lui a lâché la main le mois dernier, Gérard est parti rejoindre Stiv Bators et les frère Asheton. Il reste les disques, les souvenirs de concerts épiques, ses autres groupes et le fanzine Tuez Les Tous qu'il avait créé au début des années 80.
Rest in peace, Gé. Rock n'roll is forever.
Monster On Your Back








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