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LIVE ! GREEN DAY PARIS BERCY 18 JUIN 2024

Green Day it’s killing me 
SAVIOR TOUR – AMERICAN IDIOT 20 ans / Dookie 30 ans


Peu importe ce qu’en disent les puristes, moi, Green Day j’en suis totalement gaga. C’est donc une petite chronique toute en subjectivité que je m’apprête à vous livrer.

On l’a tous connu hein ce groupe-là, celui qui vous fait chavirer, celui qui vous déraisonne, celui qui a le petit truc en plus que les autres n’ont pas. Celui dont on connait les morceaux sur le bout des doigts, dont on connait chaque intonation, la moindre respiration, tellement qu’on a l’impression qu’ils font partie de notre famille. Celui dont on a tous les disques, les collectors, les enregistrements pirates. Celui dont on a tous les DVD, peu importe si le contenu on l’a déjà tant que la jaquette est différente. On l’a tous connu hein ce groupe, là, celui dont on rêve parfois. Le groupe qui quand il joue ailleurs et que tu n’y es pas, il y a une petite partie de ton cœur qui se serre, se serre, se serre... Le groupe que même quand il fait des trucs tout nases, tu relègues ton esprit critique au second plan et gonflé d’une objectivité remplie de déni tu dis : « non mais ce n’est pas pareil tu vois. Eux ils peuvent se le permettre. Ça passe, ils ne sont pas comme les autres. C’est différent tu comprends ». Le groupe qui pourrait s’étaler du dentifrice sur les sourcils en story pour promouvoir la sortie de leur dernier single que tu dirais « Mamma mia, comme il le fait trop bien ! J’aimerai tellement être ses sourcils ». Oui ce groupe-là, ben tu vois, pour moi, c’est Green Day.

Green Day c’est le premier groupe de rock que j’ai écouté. Je les ai découvert en 2006, avec le cultissime American Idiot. Cela fait donc 18 ans. Que le temps passe vite, c’est effrayant. J’avais 12 ans quand ma maman m’a offert la compilation International superhits pour me consoler et faire face à la perte de mes dents de sagesse. Je n’ai plus quitté mon baladeur CD pendant des semaines. Joie ! J’ai découvert une autre facette du trio californien grâce à des morceaux plus anciens. Des productions moins léchées, des looks plus punks et moins apprêtés que ceux de années 2000, des morceaux de 3 minutes comprenant trois ou quatre accords, des sonorités plus garage. Je me suis donc acheté la discographie au complet en commençant par le 39/Smoothed, premier album du groupe, sortie en 1990, sur Lookout ! Records comprenant un de mes morceaux favori, l’excellent Going to Pasalacqua.

C’est dont grâce à Green Day que j’ai découvert par la suite Operation Ivy, puis les Ramones, les Clash, les Heartbreakers, bref tout ce qu’il faut connaître. C’est parti ! Je délaisse alors mes premiers émois de jeunesse pour partir à la découverte de ce que le monde du rock a de plus riche à proposer. Mais à chaque nouvelle sortie d’album je leur revenais et ils ne m’ont jamais quitté.

J’ai vu Green Day pour la première fois à Toulouse, en 2009, à l’occasion de la tournée 21st Century Breakdown. Sept ans plus tard, en 2016, je les retrouve à Berlin puis à Paris pour la tournée de Revolution Radio. 2024, j’ai mes billets en poche pour le passage à Paris, le mardi 18 juin.

Nous sommes arrivées à Bercy à 11h00 du matin avec ma petite sœur Mathilde, de 11 ans ma cadette, que j’avais biberonné et tenté de convertir à la cause « jour vert » tout au long de mon adolescence. 11h00 du matin, ce n’est pas de tout repos mais cela fait partie du jeu et vient rajouter un peu de piment à l’aventure. Nous avions gagné notre place devant la scène et les mains cramponnées à la barrière nous attendions l’entrée sur le plateau des Interrupteurs, groupe de ska-punk, habitués à faire les premières parties de Green Day. Bien que le groupe ait la pêche et que les morceaux soient bien fichus (mention spéciale pour la reprise Bad Guy de Billie Eilish), quand tu as passé 9h à attendre, franchement la première partie, tu t’en tamponnes un peu et il n’y a que le vif du sujet qui puisse t’intéresser.

Changement de plateau. Les lumières s’éteignent. Ils arrivent. Bercy crie. Les premières notes de The Amercian dream is killing me résonnent (premier morceau de l’album Savior sorti en février dernier).  « Ça y est j’y suis. Conscientiser le moment, je dois conscientiser le moment ». Les moments heureux passent si vite. Billie-Joe Armstrong, Mike Dirnt et Tré cool sont accompagnés sur scène, comme à leur habitude, du fidèle Jason White ainsi que de Jason Freese (piano, cuivre…) et plus récemment de Kevin Preston (leader du groupe Prima Dona) comme troisième guitare sur quelques morceaux. Retour en 1994, ça commence par Burnout et ça finit par F.O.D… qui suis-je ? Dookie pardi ! Le décor prend forme. L’avion gonflable de la pochette apparait alors accroché au plafond de la salle et l’explosion figurant sur la pochette également se retrouve en fond de scène. Ils déroulent l’album dans son entièreté car c’est le 30ème anniversaire de l’album et l’énergie du trio est au rendez-vous. Toujours la même patate, toujours le même panache. Billie-Joe harangue la foule et interagit avec le public comme à son habitude sur les morceaux phare Longview, Basket case, Welcome to paradise. Cet album est tubesque. Ça court de droite à gauche, ça jump, ça fait péter les feux d’artifice… En somme, un vrai show à l’américaine ! A maintenant 52 ans, les américains nous prouvent, pour qui aime Green Day, qu’ils ont toujours leur place sur le devant de la scène rock et que le trio d’Oakland n’a rien perdu de sa superbe.

Avant d’enchaîner sur l’album American Idiot (parce que oui, c’est aussi l’anniversaire des 20 ans de « la main blanche à la grenade rouge »), quelques morceaux du dernier album Savior sont joués comme One eyed bastard, Dilemma, Look ma, no brain. Pour satisfaire les fans de la première heure est joué un bon vieux Brain stew et pour mettre tout le monde d’accord, un petit Hitchin a ride.  Parmi les multiples pancartes brandies dans la fosse, une jeune fille lève au-dessus de sa tête : « I know your enemy ». Billie-Joe la fait monter sur scène pour qu’elle puise chanter et scander le morceau phare de l’album 21st Century Breakdown (2009) qui n’est autre que Know your enemy (ce n’est d’ailleurs et de loin pas celui que je préfère). Chaque concert de Green Day est une expérience inoubliable pour quiconque y assite. A chaque concert une ou deux personnes sont choisies dans le public pour monter sur scène. Certain chantent leur tube préféré en duo avec le leader Billie-Joe Armstrong, d’autres assurent la guitare rythmique sur le morceau qu’ils connaissent le mieux. Ce sont toujours des moments touchants et plein d’émotions. 

Le fond de scène change à nouveau et voilà que se hisse la main tenant la célèbre grenade. Il faut le dire, American Idiot (2004) reste leur album le plus abouti. Entendre Jesus Of suberbia, Give me novacaine et Letterbomb en vrai, c’est fantastique et ça m’émeut. Des effets pyrotechniques tonnent sur les temps forts. Des pluies de confettis s’abattent sur la fosse. La foule a les bras tendus vers le ciel. C’est un spectacle sans temps morts. Les fans, les mains levées et les yeux fermés, chantent tous en cœur et religieusement les hymnes de l’album tel qu’American Idiot, Holiday, Wake me up when september ends et Boulevard of broken dreams.

Le concert se clôt en apothéose, après 2h30 de show, sur un Good riddance (Time of your life) auquel on ne pouvait pas échapper et qu’on savoure plus que tout parce que c’est le dernier.

Green Day c’est un bâton de dynamite, une vraie machine à tubes multivitaminés. Ce n’est plus le groupe punk rock d’antan, c’est devenu autre chose. Malgré l’aspect commercial qui peut leur être reproché parfois, ils n’en restent pas moins sincères dans leur démarche. C’est du gros show en live et un gros mur de son ultra produit sur galettes, mais ils le font si bien. Ça fonctionne. Le trio est inséparable depuis leurs débuts et leur générosité toujours d’actualité.

Je suis de manière générale bien plus friande des petites salles, des clubs et des bars mais pour eux, je veux bien faire une entorse au règlement. Un concert de Green Day dans un stadium c’est grisant. Conseillé par l’agence régionale de santé, un concert de Green Day donne les fesses roses et rend la vie moins morose.

Groupie ? Je n’en ai pas honte ! Ça fait tant de bien de se sentir vivant.

Et vous savez quoi ? Ben je suis persuadée que Billie-Joe m’a regardé 🤫

Billie-Joe Armstrong, si un jour tu lis ces lignes sur le blog Monster on your back, sache que… Je t’aime !

Nina Clark




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