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MONSTER COMPIL':THE BIG ITCH VOLUME 6: TRASH, GARAGE ET MAUVAIS GOÛT


La série The Big Itch, en 6 volumes, regroupe des formations obscures et hum... pas toujours très talentueuses. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité détailler le volume 6 (le seul que je possède, en fait) car je trouve fascinant d'avoir sauvé des enregistrements de groupes un peu borderline question talent mais qui y allaient à l'envie. 
La première face débute avec The Speckulations qui portent bien leur nom tant leur single de 1966 est devenu cher. Single dont Hulu Hoop, en face A, est un peu bancal au début, sonne parfois mal accordé, mais reste un vrai bonheur écouter. Suivent DDT & The Repellents (le DDT et les répulsifs !) et leur single The Fly Swatter (la tapette à mouche), c'est du Novelty, cette musique légère qui se voulait comique (on va dire un peu farfelue) en vogue dans les 50's et 60's. Même chose avec Wicked Chicken de Duck Flowers qui précède Brendan Hanlon & The Bat Men et le Christmas Party de 1964, sorte de chanson de Noël à la sauce Garage Rock N'Roll. Los Saicos et leur premier single Garage Punk Democilicion de 1965 sortent un peu du lot de cette première face. Des péruviens qui chantent dans leur langue (espagnol), c'est plutôt exotique et pas mal du tout. Gene Jenkins et son Hillbilly Rock dépressif est assez amusant, Attilla & The Huns eux, sont carrément hilarants et gonflés. Ces petits salopards ont pompé The Witch des Sonics pour leur Mojo Cools (mmmhhhh, pas bien ça, les gars !). La première face se termine avec la ballade Fuck Me Forever de Connie Lingus (ce nom !) et c'est assez mortel. Si j'ai bien compris, Connie a envie de se faire bai*er jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce qu'elle soit 'sourde, aveugle et épuisée'. Enfin, dernier titre de la face, Monsieur Jean du québécois Yvon Bonneville, une chanson en français, donc, qui me rappelle quelque chose mais je n'arrive pas à retrouver quoi.

Sur la face B, Charlie White Eagle ouvre le bal avec une reprise des Stones, Get Off My Cloud, très drôle tellement c'est mou et à mille lieux de la fougueuse version originale. Suivent les Deltrons avec Tonya, la face B de leur single - un Garage Rock N'Roll bien sauvage pour l'époque - puis la face A, I Found My Baby In Bad Axe, Garage Punk low-fi tellement amateur qu'on dirait une première répétition. La suite est du même niveau, Money de Ourslevesles très Rock N'Roll The Shades, Duck Flowers (déjà présent sur la première face), The Big Inners qui évoque l'asthme (oui, l'asthme, pas la drogue, les filles ou l'alcool, l'asthme !), Rick Kay & His Shades Of Today avec la face B du single You Stink (ce titre !!), Red man White man, une chanson sur les cowboys et les indiens, très probablement, tellement cette chanson est tribale. Titre parfait pour terminer ce genre de compilation ou des soirées très arrosées. 
Je ne connais que ce volume 6 de la série The Big Itch et j'avoue que c'est à la fois un plaisir de l'écouter et un truc génial pour collectionneurs archivistes, en quelque sorte. Je me dis toujours qu'il est important que des gens prennent la peine de collecter et de sauver ce genre de choses pour éviter qu'elles disparaissent à tout jamais. Ce qui figure ici, vous l'aurez compris, n'est pas de la musique de haut vol mais plutôt un truc d'amateurs et c'est vraiment plaisant. Car pourquoi des groupes approximatifs n'auraient pas droit à l'éternité? Il faut absolument que des labels, des archivistes de tous poils, sauvent ces enregistrements très underground pour éviter qu'ils sombrent dans l'oubli. Et puis cette citation de Bill Haley au dos de la pochette permet de conclure parfaitement: personne n'a dit que ça devait être de la bonne musique. Tellement Punk !

Dick Kent


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