PUBLIC IMAGE LIMITED : PUBLIC IMAGE 7"
Le 17 janvier 1978, lorsque Johnny Rotten claque la porte des Sex Pistols à San Francisco, il ne sait rien de son avenir dans le music business. Il en a simplement assez de tout, 'ever get the feeling you've been cheated?' balance-t-il à la fin du concert au Winterland, dernier show des Pistols avant la reformation de 1996. Devenu parano suite à des agressions, il voit le mal partout et son manager de l'époque comme le Machiavel du Punk. Ce "gros malin" qu'est McLaren essaie de le faire revenir au sein des Pistols lors d'une rencontre chez Warner Bros en Californie, mais ça ne marche pas. Lydon ne veut plus entendre parler de ce manager amateur et des ex Pistols, il s'en va donc, lassé de tout.
Quelques mois plus tard, le voici à la tête d'un nouveau groupe, qui deviendra Public Image Ltd, comprenez l'entreprise Image Publique S.A. et non une image publique limitée. un pied de nez à son passé de leader des Sex Pistols. L'image que Lydon se donne est à l'opposé de celle qu'il avait du temps de son ancien groupe. Plus de pseudonyme, Rotten appartient à McLaren et sa société Glitterbest par contrat (un procès débuté en 79 va redonner tous les droits au groupe). Exit aussi les cheveux teints, plus de vêtement déchirés non plus, encore moins ceux de McLaren et Westwood, seules les creepers shoes et les cheveux en épis restent, c'est bien tout. Côté musique, c'est pareil, exit les gros riffs de Steve Jones, ici c'est Keith Levene, ancien guitariste de Clash, qui tient la six cordes et Jah Wobble, un pote de Lydon, la basse. Derrière la batterie, un jeune canadien nommé Jim Walker, il vient du Punk lui aussi, il jouait dans un groupe nommé The Furies, entre Generation X et The Diodes. A part Wobble qui débute, les autres ont déjà une expérience musicale, ou un bon niveau.
Malgré cela, P.i.L a du mal à trouver sa voie. Les premières répétitions, débutées fin avril, sont basées sur des reprises dont certaines des Pistols et My Generation des Who pour le fun plus que pour la jouer en concert. Lydon a des paroles, celles de Religion (Sod In Heaven) écrites à l'époque des Pistols et Public Image. Keith Levene arrive avec des parties de guitares accrocheuses, le premier titre est en route et pour annoncer le changement, ce titre sera simple comme veut l'être le groupe, ce sera Public Image. Il donne son nom au groupe qui n'en a pas encore.
Musicalement, P.i.L est assez novateur, la basse est très présente, le rythme est soutenu et la guitare fait toute le différence avec ce qui se fait à ce moment-là. C'est un hit, un véritable tube qui tombe sur les platines des radios et des fans de Punk Rock qui, pour certains, restent sans voix. De la voix, par contre, Lydon n'en manque pas. Il chante encore un peu comme au temps des Pistols mais les influences Reggae et Space Rock s'entendent déjà. Imaginez un mix entre Sun Is Shining de Bob Marley et Silver Machine d'Hawkwind chanté par Lemmy.
En face B, une farce assez inattendue, The Cowboy Song. Un truc bricolé à la dernière minute. Il se raconte que Branson, le boss de Virgin, voulait sortir quelque chose avec Lydon le plus vite possible. De son côté, Lydon n'avait pas envie de se laisser dicter ce qu'il devait faire (rappelez vous des paroles de God Save The Queen, 'don't be told what you want, don't be told what you need'). Le premier titre prêt, Virgin s'impatientait, il fallait sortir un single. Donc P.i.L a pondu The Cowboy Song en quelques minutes pour faire une fa(r)ce B qui semble avoir beaucoup amusé le groupe.
Ce single extra-terrestre est sorti le 13 octobre 1978 en Angleterre. Happy birthday !
Dick Kent Ltd
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