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MONSTER STORY : DAVID BOWIE LIVE IN SANTA MONICA '72

L'album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars sort au mois de juin 1972 au Royaume Uni. La maison de disques, RCA, met le paquet sur la promo: articles de presse, diffusions radio et surtout, concerts.

Les premières dates coïncident avec la sortie du disque mais c'est un peu avant que Bowie révèle le personnage de Ziggy et ses Spiders From Mars au public anglais, lors que concerts préparatoires à cette grosse tournée qui l'amène à travers toute l'Angleterre puis aux USA et au Japon. David Jones a muté, il est devenu Ziggy Stardust, androgyne hors du temps aux cheveux rouges et hirsutes qui hypnotise le public à chaque fois qu'il se produit sur scène. Maquillé comme une femme, et comme le seront les New York Dolls sur la pochette de leur premier LP un an plus tard, Ziggy détonne dans le paysage musical du début des 70's. Et pour appuyer la bisexualité du personnage, Bowie mime une fellation sur son guitariste Mick Ronson lors d'un concert au Town Hall d'Oxford, laissant une partie du public, peu habitué à ce genre de provocation, sans voix.

Bootleg complet live à Santa Monica '72
Une fois aux USA, il croise les Stooges et le Velvet Underground, ce qui l'amène, un peu plus tard, à produire Lou Reed et Iggy Pop, le premier en solo pour Transformer, le second avec ses Stooges sur l'album Raw Power et plus tard en solo lui aussi pour Lust For Life, The Idiot et Blah Blah Blah. Bowie accompagne même Iggy au piano sur la tournée Lust For Life en 1977.

Mais revenons cinq ans en arrière. 1972, sur scène, Bowie épaulé par le redoutable Mick Ronson amplifie sa musique jusqu'à la rendre Punk avant l'heure. Le groupe est au top et pour la promo de The Rise And Fall..., certains concerts sont diffusés à la radio, comme ce live au Civic Auditorium de Santa Monica. Il témoigne de la détermination de Ziggy et de ses Spiders From Mars à dépasser les performances studio. L'album sort officiellement en 2008 mais le show est disponible sur le marché parallèle des bootlegs depuis les seventies, en version courte ou longue selon les pressages. Les majors sont toujours poussives et mettent un temps infini à sortir des pépites, par conséquent, les bootleggers en profitent.

Semi officiel sorti par le manager de Bowie 
Live Santa Monica '72 contient l'intégralité du concert du 20 octobre diffusé sur une radio locale comme cela se faisait souvent dans les 70's. Il débute avec Hang On To Yourself joué plus rapidement que sur la version studio et dont les parties de guitares sonnent comme les Ramones avec deux ans d'avance. Il y a aussi ces petits riffs et ces solos qui influenceront plus tard Steve Jones des Sex Pistols, grand fan de Ronson et Bowie. Et puis Ziggy Stardust, The SupermenThe Width Of A Circle, Queen Bitch, tout devient plus brut, sauvage, tandis que l'excellent Trevor Bolder fait sortir les plans les plus sensuels de sa basse. Et que dire des reprises, Waiting For The Man du Velvet, là aussi, une version très Punk avant l'heure, My Death de Brel qui met les frissons tellement elle est intense. Ziggy est totalement habité, comme sur Life On Mars? et Space Oddity aux mélodies incroyables. Ce concert intensifie les chansons déjà magnifiques des albums dont elles sont issues: David Bowie, Hunky Dory, The Man Who Sold The World, et permet au public de découvrir de futurs tubes comme Jean Genie qui sort en single fin novembre de la même année.

Ce titre, dont la vidéo est réalisée par Mick Rock pendant la tournée US, débute avec une réécriture, volontaire ou non, de
Oh Yeah des Shadows Of Knight. Il renvoie donc au Garage Punk des 60's tout en le modernisant et devient ainsi un des liens entre le Punk US des années soixante et ce qui va devenir le Punk-Rock anglais des seventies. Même visuellement, Bowie est en avance. Cheveux hirsutes teints en rouge ou orange selon les moments, pantalons étroits, chaussettes de couleurs vives et chaussures à semelles compensées type creepers, on retrouvera tout ça chez Generation X, Sex Pistols et The Clash quelques années plus tard.

La fin du concert à Santa Monica est époustouflante, Sufragette City est d'une intensité incroyable et Rock N'Roll Suicide, qui clôture le show et aurait pu calmer le jeu, est beaucoup plus hanté que sur la version studio. Jusqu'à la fin, Ziggy et les Spiders From Mars mettent tout ce qu'ils ont dans le ventre et ce concert doit figurer dans toute bonne discothèque Rock qui se respecte, en pressage officiel ou pas, c'est indispensable.

Ziggy va vivre jusqu'en juillet 1973 où il fait ses adieux au public lors de concerts à l'Hammersmith Odeon de Londres. Visuellement et musicalement, le personnage et ses musiciens ont écrit une partie importante de l'histoire du Rock britannique et du Punk à venir. Beaucoup des groupes anglais de '76 et '77 témoignent de l'influence qu'ont eu Bowie et Ronson sur leur musique, parmi eux Slaughter & The Dogs, Joy Division, Magazine, et bien sûr les Sex Pistols dont il a été question plus haut.

Making love with his ego
Ziggy sucked up into his mind (ah)
Like a leper messiah
When the kids had killed the man
I had to break up the band

(paroles de Ziggy Stardust)


Dick Stardust Kent 


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