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FLASHBACK - BUZZCOCKS LIVE ANGOULÊME, FRANCE, 26 MARS 2009


Les deux articles consacrés à
l'histoire de Buzzcocks ont intéressé pas mal de monde, du coup, j'ai décidé de ressortir la chronique du concert à Angoulême en 2009, seule fois où j'ai vu ce groupe légendaire sur scène. 

Plus de 20 ans que j'attendais ça, plus de 20 ans à espérer qu'un jour Buzzcocks croisent mon chemin, ou que je croise le leur.


Buzzcoks !
Lorsque j'apprends que la tournée Another Bites passe par Angoulême, je n'hésite pas une seconde à organiser ma semaine de travail pour aller voir ce groupe majeur de la scène punk anglaise, celui grâce à qui Manchester est sorti de la grisaille à la fin des 70's, celui grâce à qui l'Angleterre a vu naître The Fall, Joy Division, le label Factory et bien d'autres choses encore (j'ai déjà raconté ça ici).

La tournée Another Bites a été mise sur pied pour promouvoir la réédition en CD des deux premiers albums accompagnés de démos, outtakes et concerts inédits. Le concept est simple, Buzzcocks jouent Another Music In A Different Kitchen et Love Bites dans l'ordre des albums ainsi que les premiers singles parus sensiblement au même moment et qui ne figurent pas sur les albums. Pete Shelley et Steve Diggle sont accompagnés de Chris Remington (basse) et Danny Farrant (batterie).

En arrivant sur scène, Shelley salue humblement le public, vêtu d'une chemise noire décorée de rectangles de couleurs différentes, esthétique qui rappelle les débuts du groupe. Diggle tient sa guitare dans une main, une bouteille de champagne dans l'autre, prêt à faire le show. Le temps pour lui de demander si ça va et le concert débute avec l'intro du 1er LP enchaînée à Fast Cars, No Reply, You Tear Me Up et Get On Our Own. Diggle boit de grandes gorgées de champagne entre les chansons, Pete Shelley, calme et réservé, reste en retrait, laissant le soin à son vieux compagnon de route de mettre l'ambiance tandis que le duo Remington-Farrant assure les parties rythmiques à la perfection.

Jeunes comme vieux en prennent plein les yeux et les oreilles. Il y a de la magie ce soir et Shelley, bien que moins expressif que Diggle, capte toute l'attention du public. Je remarque qu'il a énormément de présence, chose que je n'avais jamais remarqué sur les vidéos live que j'ai pu voir jusqu'à aujourd'hui. Et il me donne l'impression de capter les regards de chacun d'entre nous.

Do you believe in ESP?
I do and I'm trying to get through to you

Le set continue, tendu, parfait, les titres sont aussi
 bien joués que sur les disques originaux, et le groupe est heureux d'être là, c'est évident. Nous aussi. Real World, Ever Fallen In Love, début du deuxième album que j'aime autant que le premier, que le troisième et que Time's Up. Buzzcocks ne m'a jamais déçu mais pour moi, le meilleur reste la période 76-79. What Do I Get, Oh Shit !, Love You More, je suis hypnotisé, j'en crois à peine mes yeux, Buzzcocks est là, devant moi, et joue ses meilleurs titres, ceux que j'écoute depuis si longtemps maintenant. J'aperçois un addict au premier rang qui laisse aller ses larmes. Laisse aller, mec, certains trouvent ça ridicule, on s'en cogne. La musique est un exutoire parfois, elle permet de libérer des choses, laisse aller. Le set s'achève sur une version ultra puissante de Late For The Train avec une partie de batterie incroyable. 

Après deux minutes d'attente, le groupe revient jouer les faces A des singles de 78 ainsi que Harmony In My Head, après quoi je vais vite me placer devant Shelley et Diggle pour leur faire signer les booklets de mes CD. Certains ont amené leurs vinyles, je n'ai pas osé. Les deux compères sont très cools, ils prennent le temps de signer, de discuter 2 minutes. Shelley, adorable, répond à mes questions basiques (content de ce concert ? La tournée se passe bien?) les trucs qu'il doit probablement entendre à longueur de temps. Les seuls mots qui me sont venus à l'esprit, désolé Pete, je n'avais pas préparé mon entrevue, et merci pour tout.

Pete Shelley est décédé le 6 décembre 2018. Il reste sans aucun doute un des musiciens les plus importants de la scène punk internationale, compositeur et interprète de talent, il a apporté une touche romantique et pop à une musique primale faite dans l'urgence. Thanks so much !

Fernand Naudin

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