Accéder au contenu principal

MONSTER STORY - NEW YORK DOLLS: DOLLS LIVE DALLAS '74 - PART II - INTERVIEW

Flyer original. Collection de Jim Carter

Nous avons pu discuter avec Jim Carter qui a enregistré le concert des New York Dolls au Gertie's de Dallas. Nous le remercions d'avoir accepté de nous livrer ses souvenirs. 

Tout d’abord, à quoi ressemblait le lieu, était-ce une grande salle ou un petit club ?

Le Gertie's était un très petit club. Très sombre aussi. Si je me souviens bien, la scène ne mesurait pas plus de 60 ou 90 centimètres de haut.

Comment as-tu réussi à entrer avec un magnétophone ? Cela semble impossible de nos jours.

J'ai probablement juste enveloppé le magnétophone dans une chemise ou un pull que j'avais porté. Le concert avait lieu en septembre, il aurait donc fait trop chaud pour porter un blouson dans le club.

Quel genre de magnétophone était-ce ? Je suppose que c'était un petit modèle?

L'enregistreur que j'utilisais habituellement était un walkman Sony Pro, un D-6. Il a à peu près la taille d'un grand livre de poche. Je l'ai toujours et un de ces jours, je l'utiliserai pour numériser autant de bandes masters que possible.

J'ai le LP Dolls Live Dallas '74 et le groupe joue bien, il était en pleine forme. Pourquoi les gens dans le public crient-ils 'Rolling Stones', 'Mick Jagger', est-ce que les Dolls ressemblaient vraiment aux Stones à l'époque ?

Je pense que le public faisait juste preuve de ridicule en criant sur le groupe. Les Dolls avaient l'air assez extrêmes à l'époque, surtout dans une ville conservatrice comme Dallas, au Texas. De plus, les gens qui fréquentaient des endroits comme Gertie's aimaient boire et avaient tendance à devenir turbulents lorsqu'ils étaient ivres.

Comment était le public ? Les gens étaient là parce qu'ils étaient fans du groupe ou simplement curieux de voir à quoi ressemblait leur musique ?

Je pense que beaucoup de gens étaient là pour la réputation des New York Dolls, ils voulaient juste voir pourquoi on faisait tant de tapage sur eux. Comme je l'ai dit, le Texas était assez conservateur à l'époque. Et c'est toujours le cas !

Tu les avais déjà vus sur scène ? Peut-être la veille, puisqu'ils ont joué quatre soirs dans la même salle ?

Je n'avais jamais vu les New York Dolls auparavant. Je travaillais dans un magasin de disques à l'époque et j'avais leur disque. J'étais aussi un grand fan de Todd Rundgren et je pensais qu'il avait fait du bon travail sur leur album. 

Tu les a revus sur scène après ce concert?

Non, jamais. Par conséquent c'est le seul concert des New York Dolls que j'ai enregistré. Mais j'en ai d'autres que j'ai échangé car j'étais assez actif, j'enregistrais et j'échangeais avec des gens à travers le monde. Il y a pas mal de fans de Jazz en Allemagne. Si je prends ma liste jusqu'à la lettre C, je trouve Jeff Beck, The Clash, parmi les concerts que j'ai enregistré.

A. Kane dans 'Looking Fine On Television' de Bob Gruen
L'histoire d'Arthur Kane est incroyable. Il était là, sur scène, pendant tout le concert ? Que faisait-il ? Il dansait pendant que Jordan jouait de la basse ?

Arthur Kane était hilarant, il se tenait juste là à côté de Peter Jordan, l'air super sérieux. Il ne dansait pas et ne donnait même pas l'impression d'apprécier particulièrement la musique. Il est resté là pendant tout le concert.


Est-ce que les Dolls sont revenus pour un rappel après le set ?

Je n'en ai pas la certitude, mais je ne me souviens pas d'un quelconque rappel. Le public étant assez désagréable, le groupe est probablement parti dès qu'il a pu.

Penses-tu que le LP intitulé 'Dolls live Dallas '74' contient ta cassette complète ?

Je n'ai jamais récupéré ma cassette, donc je ne peux pas en être sûr, mais je pense que le LP est le show complet. J'ai utilisé une BASF C-120 pour ne pas avoir à retourner la cassette au milieu du concert, donc j'imagine qu'il est complet.


Tu n'as jamais récupéré la cassette, mais as-tu reçu une copie du LP ?

Mon ami, qui m'a emprunté la cassette, David Hill (il est le 'DH' crédité sur la pochette de l'album) m'a au moins donné une copie du bootleg. Il a affirmé que les gars de Wax Trax avaient conservé la cassette. Leur ami Steve Lafreniere a fait la pochette mais bien sûr, il a utilisé la mauvaise photo du groupe (celle de 1975 au Little Hippodrome de NYC). Et j'ai toujours mon original du premier LP que j'ai acheté quand il est sorti et je l'aime toujours.

Encore une chose, Jim, te souviens-tu du jour où tu étais chez Gertie's pour enregistrer les New York Dolls ? D'après le site From The Archives, les concerts à Dallas ont eu lieu en '73, pas en '74. De plus, le livre de Nina Antonia (Too Much To Soon) mentionne qu'Arthur Kane s'est blessé la main en août '73.

Tu as raison à propos de l'année du show, c'était bien 1973. J'ai trouvé une vieille liste de cassettes sur laquelle j'avais noté la date du show que j'avais enregistré comme étant le 19 septembre. J'ai aussi le livre de Nina Antonia, c'est une lecture amusante. Après que tu l'aies mentionné, j'ai cherché la section sur la main d'Arthur, j'avais oublié comment il l'avait blessée.


Encore merci, Jim !

Fernand Naudin 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MONSTER STORY - SEX PISTOLS AU LESSER FREE TRADE HALL

En 1976, les Sex Pistols jouent deux fois au Lesser Free Trade Hall de Manchester.  Voici l'histoire de ces concerts accompagnés d'interviews (en anglais) de deux spectateurs, Ian Fawkes et Mick Brophy. Le 4 juin, les Sex Pistols sont invités à jouer à Manchester par Pete Shelley et Howard Devoto, respectivement guitariste et chanteur de Buzzcocks . En panne de section rythmique, le jeune groupe mancunien cède sa place de première partie à  Solstice , une formation Rock très conventionnelle. A l'époque, le punk n'existe pas comme l'explique Devoto : Pete et moi avons vu les Sex Pistols ouvrir pour Screaming Lord Sutch. Le second soir, nous les avons vu jouer avec Mr Big. C'était juste les standards que vous pouviez obtenir dans le circuit universitaire. Solstice n'était pas différent. Il n'y avait tout simplement pas de groupe à mettre ensemble pour une soirée punk à ce moment-là. Ce truc au Lesser Free Trade Hall est parmi les premiers concerts punks*...

MONSTER STORY - NEW RACE LIVE IN AUSTRALIA

Après la dissolution de Radio Birdman en 1978, les fans n'ont plus grand chose à se mettre dans les oreilles... En 1980,  Deniz Tek et Rob Younger se voient bien reprendre du service sans pour autant reformer leur groupe. L a sortie de Living Eyes , album posthume, est prévue pour l'année suivante et l'idée de rejouer ensemble est suggérée par Angie Pepper, épouse de Deniz Tek à l'époque. Un nouveau groupe et une tournée australienne correspondraient parfaitement avec l'arrivée de Living Eyes dans les bacs des disquaires. Deniz fait alors le tour de ses connaissances pour trouver des musiciens susceptibles de rejoindre le projet.  Dennis 'Machine Gun' Thompson, ex batteur du MC5 et Ron Asheton, guitariste des Stooges à la retraite, répondent présents. Au début, Scott Asheton est pressenti pour assurer la batterie mais en 1980, il joue encore avec Sonic's Rendezvous Band ce qui oblige son frère Ron à contacter Dennis Thompson pour lui proposer la pla...

MONSTER STORY - THE SEX PISTOLS' SPUNK BOOTLEG

  Spunk : label original SEX PISTOLS : SPUNK  (Blank records, bootleg LP 1977) Les questions posées par les fans et collectionneurs sur les réseaux sociaux m'ont amené à retracer l'histoire du bootleg LP le plus célèbre des Sex Pistols :   Spunk. A l'été 1977, l'album officiel du groupe n'est pas encore sorti et des petits malins - qui possèdent les démos enregistrées par le producteur/sonorisateur Dave Goodman - ne se privent pas pour sortir un des premiers bootlegs du groupe. Spunk  voit le jour en août ou septembre, selon les sources, soit quelques semaines avant l'album  Never Mind The Bollocks . Ce disque est donc un bootleg et n'est absolument pas autorisé, ni par le groupe, ni par son management, même s'il se raconte que le manager Malcolm McLaren n'est pas étranger à l'histoire. D'autres affirment que c'est Dave Goodman, mal payé pour son travail de producteur, qui aurait décidé de se rembourser en vendant cet album.  Original ...