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MONSTER 'ZINE : LES FANZINES PUNK ANGLAIS '76-'77 - TROISIEME PARTIE


Dans cette dernière partie, je vais bien sûr évoquer Sniffin' Glue de Mark Perry, chanteur d'Alternative TV. Il sera également question du fanzine de la bassiste des Nips (devinez) et de beaucoup d'autres. Un regret, toutefois, n'ayant pas d'info sur Talking 'Bout Boys, l'autre 'zine d'Alan Anger (Live Wire) sur les Boys, je ne pourrai rien écrire à son sujet. Si vous avez des tuyaux, n'hésitez pas, merci.

Let's go !

Sniffin' Glue: LE zine Punk anglais, la référence, celui qui, en novembre 76, sera désigné par une présentatrice de l'émission Young Nation comme un des éléments du nouveau phénomène Punk, "cru, brut et outrageant" (sic). Mark Perry, son créateur, ne pouvait pas espérer meilleure publicité. Sniffin' Glue nait en juillet 76, après un concert des Ramones (d'où son nom). Les premiers exemplaires sont photocopiés en douce dans une entreprise et se vendent très vite. il est conçu sur le même principe que la plupart des autres fanzines punks anglais, sauf qu'il est le premier. C'est donc lui qui montre la voie, avec photocopies, agrafe en haut à gauche, articles de fond, chroniques de concerts et interviews. Les textes sont dactylographiés et les titres écrits à la main. 14 numéros, en tout, dont un numéro 3 et1/2 et un "spécial" Noël (Sniffin' Snow) sans numéro. Le premier fanzine Punk anglais, certes, mais pas l'ami de tout le monde. Parmi ses détracteurs, Sid Vicious, Paul Weller et Hugh Cornwell lui reprochaient des choses, comme, par exemple, ne pas toujours dire la vérité...

The Sound Of the Westway: entre univers BD et Punk, un fanzine totalement D.I.Y. à l'esthétique chaotique. Pages photocopiées, montage photos, dessins, textes, en vrac, bien dans l'esprit de l'époque. 

St Albans Antibof: lorsque les Sex Pistols jouent à St Albans, dans la banlieue de Londres, en novembre 1975, ils font la connaissance de Shanne Bradley qui étudie dans le lycée où a lieu le concert. Shanne les fait revenir deux fois et décide de créer son fanzine, St Albans Antibof (Anti Boring Old Fart), un zine pour casser l'ennui, contre les beaufs et tout ce qui pourrie l'existence des jeunes punks du coin. Le 'zine est polycopié à l'alcool (certainement pendant les heures creuses du lycée) et contient essentiellement du texte tapé à la machine sur une dizaine de pages. Shanne Bradley monte également son groupe, The Niple Erectors, avec Shane MacGowan qui, de son côté, a créé Bondage.

Stranded: fanzine d'Exeter, un ville proche de Plymouth dans le sud-ouest de l'Angleterre. Design assez soigné, partiellement manuscrit, j'ignore s'il a dépassé le second numéro.

Strangled: fanzine à ne pas confondre avec le magazine entièrement voué aux Stranglers qui portait le même nom. Ici, il s'agit d'un fanzine apparu début 77. Comme tous les autres, il était photocopié, avec toutefois une couverture couleur, et il abordait les sujets habituels, concerts, sorties de disques, interviews, etc. 

Street Talk: fanzine londonien, dix pages A4 recto, dactylographiées et photocopiées. Interview, comptes-rendus de concerts, chroniques de disques. Sa créatrice, Sharon Spike, était épaulée par Lucy Toothpate ('Lucie dentifrice') du fanzine Jolt. Dans le numéro 1 du mois de novembre '77, il est question du festival Rock Against Racism, des Adverts, des Damned qui se font traiter de grosses Pop stars fatiguées (c'est pas très gentil...), du Tom Robinson Band, de chroniques de singles, etc.

Summer Salt: fanzine londonien plutôt luxueux, couverture bicolore, interview, live reports, chroniques de disques, comme Shews, il ratissait large, du Pub-Rock de Dr Feelgood au Sex PistolsDamned ou Penetration

Sunday Mirra: un nom qui parodie le Sunday Mirror et une mise en page appliquée, à l'encre noire, avec photos. Propre. Les thèmes abordés sont les mêmes qu'ailleurs, chroniques de disques, concerts, interviews etc. L'esthétique a évolué au fil des mois. Le premier numéro est sorti en octobre 77.

Teenage Depression: à l'origine, un fanzine Rock. avec des articles sur AC/DC, UFO, Dictators, Aerosmith, il s'est 'punkisé' au fil des mois jusqu'à consacrer ses articles aux Boys, Sex Pistols, Eaters, etc. Mise en page digne des magazines pro, reliure propre, vers la fin, c'était presque devenu un magazine.

Tomorrow the World?: lorsque Max Great, londonien de 17 ans, décide de faire un fanzine, il n'a pas de machine à écrire et il s'en moque. Une agrafeuse et des feuilles de papiers suffiront à transmettre ses informations manuscrites sur Jam, Clash, Generation X et les autres groupes de l'époque. Le résultat n'est pas exceptionnel mais au moins, Max Great a fait quelque chose de ses dix doigts.
 
Up + Coming: fanzine londonien apparu en février 77. Format A5, texte dactylo, photos assez propres. Dans le numéro 1, on apprend que lors d'un concert des Jam, Paul Weller brûle un exemplaire de Sniffin' Glue à qui il reproche de ne pas dire la vérité et il conseille au public d'acheter Bondage ou 48 Thrills à la place. Ambiance !

Viva La Resistance: c'est en février 77 que le jeune Roy, habitant de Preston, sort le premier numéro de ce fanzine. Au programme, les news, The Clash, Heartbreakers, Skrewdriver avant qu'ils deviennent l'abominable groupe néo-nazi que l'on sait, les annonces de concerts etc. 

White Stuff
: fanzine londonien créé par Sandy Robertson, écossaise installée à Londres pour y devenir journaliste. Elle parviendra à travailler pour Sounds après 6 numéros de White Stuff, un fanzine pas vraiment Punk dans son contenu, mais pas loin. Presque entièrement dédié à Patti Smith, on y trouve quand même des chroniques de Clash, un article Punk dans l'esprit puisqu'il aborde la disparition des héros, basé sur la chanson des Stranglers. Le reste concerne Patti Smith à travers des poèmes ainsi que des montages photos et des textes à l'esthétique très Punk.

Cet article a été réalisé avec l'aide de Dick Kent, passionné de fanzines Punk des 70's, que je remercie grandement pour sa disponibilité et sa patience. 

MONSTER ON YOUR BACK, c'est fini. Merci à vous tous de l'avoir lu, d'avoir répondu aux interviews, d'avoir partagé les articles (un gros merci à Bertrand Tappaz de Voix de Garage Grenoble et Garner de Born Outta Time) et merci à Dick Kent et Nina Clark d'avoir participé en écrivant des textes, merci ;-) 

The end (until the next beginning?)

Fernand Naudin 

Fanzines Punk anglais 76-77 Partie 1 Partie 2

White Stuff

 


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