20 décembre, j'ouvre ma boîte mail et trouve ce message de Fernand: j'ai vu sur Facebook qu'un bouquin sur Zermati sort aux éditions Camion Blanc. J'ai contacté Daniel Lesueur, j'attends sa réponse.
Je commence donc la lecture, tranquillement, de Wanna be your Skydog. Ma première impression est plutôt mauvaise. Le bouquin fait près de 500 pages et déjà à la onzième, il est question de Malcolm McLaren. Oh non... me dis-je, redoutant le pire (je déteste McLaren autant que Zermati).
Je continue à lire... fuck ! Je ne me suis pas trompé, c'est parti pour un moment de réécriture de l'histoire du Punk. On sait depuis longtemps que Zermati et le manager des Sex Pistols ne se supportaient pas, étant trop identiques, tous deux mythos, mégalos, amateurs du Rock originel, et bien sûr concurrents. Ils étaient le reflet l'un de l'autre, en quelques sortes. L'effet miroir qui nous pousse parfois à détester quelqu'un sans trop savoir pourquoi. Eux savaient. La différence entre les deux, c'est que dans le camp Pistols, le manager a su taire le nom de Marc Z quand ce dernier n'a cessé de parler en mal du groupe anglais et de son manager. Comme je le redoutais, donc, les vieux clichés refont surface: grâce à Marc Zermati, le Punk serait né à Paris, avant d’éclater à Londres, l’Open Market aurait été une 'plaque tournante' du Rock européen où se serait rendu Sid Vicious ! (ne riez pas, c'est écrit), les Sex Pistols auraient été créés par McLaren et ses amis, etc. Mauvaise blague, aveuglement ou provoc' bas de gamme, cette intro indigeste me renvoie quarante cinq ans en arrière, lorsque je lisais les pires articles de la presse Rock. Mais je comprends la colère qui animait feu Zermati et qui anime encore aujourd'hui son fan club intégriste. Le temps d'un concert début 76, les Sex Pistols volent la vedette à Eddie and The Hot Rods dont ils font la première partie. Marc Z, proche des Hot Rods, restera amer jusqu'à la fin de ses jours. Et c'est sensiblement la même histoire avec les Groovies et Greg Shaw qui a managé le groupe à sa place. L'histoire lui a souvent échappé et par conséquent, pour lui, tout le monde est con.
L'avantage de ce livre est qu'il se lit dans l'ordre comme dans le désordre. J'ai commencé par le début et très vite las je suis allé à 'Rhétoric K.O.' (troisième partie) où Marc Z explique qu'il ne veut pas qu'on écrive sur lui dans un fanzine... (ne riez pas, c'est écrit). Il nous bassine ensuite avec toutes ses légendes, racontant comme toujours à quel point il est au centre de tout et les autres sont des cons, des idiots (Greg Shaw, Roy Loney). Las, encore une fois, je suis revenu au début du livre, à la partie 'Wanna Be Your Skydog', la seule qui soit à peu près digne d'intérêt même si on connait déjà pas mal les sujets abordés. Les articles sont assez plaisants, Laurent Bigot détaille les compilations Skydog (la crème de Skydog et Skydog Commando), aborde le groupe Les Fantômes dans lequel chantait Henri-Paul Tortosa accompagné de deux Hot Rods, il est ensuite question des Flamin' Groovies. Idem, Alain Feydri et ses souvenirs de festival de Mont de Marsan et des Damned, Patrick Bainée et les albums des Stooges dont il détaille Metallic K.O puis MC5 où on apprend enfin des choses précises sur Hérouville.. grâce à Fernand Naudin (ne riez pas). En effet, ses recherches et son travail sur ce blog et d'autres ont été utiles à l'auteur puisque jusqu'ici, l'enregistrement au château d'Hérouville avait toujours été daté en mars 72, sur internet comme sur les pochettes de disques. Idem les rumeurs sur un prétendu achat des bandes de l'ORTF par Marc Z. Cela n'a pas enrichi Fernand Naudin pour autant, mais au moins son travail aura enrichi culturellement ceux qui écrivent dans des livres...
Suivent quelques plaisanteries, Marc Z aurait par exemple conseillé à Iggy de se faire opérer de la hanche. Vraiment? (ne riez pas, ne riez pas). Figure également un texte sur les Lou's. Groupe trop souvent oublié du Rock français.
Conclusion, plusieurs centaines de pages pour des choses qu'on savait déjà, dont certaines piquées ici et là sur internet, c'est beaucoup trop. Vous êtes prévenus.
Dick Kent
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