MONSTER CHRONICLES - SEX PISTOLS : LIVE IN THE USA

SEX PISTOLS : Live In The USA:

(Universal CD/LP 2025)

Janvier 1978, les Sex Pistols se séparent après un concert au Winterland Ballroom de San Francisco. Quelques mois après sortent trois bootlegs de leur tournée US, enregistrés à Atlanta, Dallas et San Francisco.

Cette année, presque cinquante ans plus tard, donc, Universal sort trois albums live enregistrés à... Atlanta, Dallas et San Francisco. Une idée de génie puisque les trois bootlegs originaux ont été repressés plusieurs fois, sont faciles à trouver, certains ont été réédités avec des titres bonus sans parler des nouvelles versions faites à partir de bandes masters qu'on imaginait perdues. 

Voici donc officialisés les trois bootlegs les plus courants de la tournée US de 1978 qui n'ont plus grand intérêt en 2025 puisque les fans ont déjà tout. Une idée de génie, vraiment... Ma première question, lorsque j'ai appris la sortie de ces albums, a été de me demander pourquoi Universal a choisi ces concerts? Je n'ai pas la réponse, mais si les gens qui bossent pour cette major s'intéressaient encore à la musique, ils auraient opté pour ceux de juillet 1977 en Scandinavie qui sont largement meilleurs. 

Cette tournée américaine a été un désastre pour un tas de raisons,  mais certainement pas pour celle évoquée à longueur de temps par des médias incompétents. Cette histoire absurde selon laquelle le manager aurait ciblé le sud des States pour aller semer la zizanie chez les cow-boys texans. En réalité, les premiers concerts étaient prévus au nord, dans le Michigan et l'Illinois, mais les visas ayant été délivrés en retard, malgré les efforts de Warner Bros, ces premières dates furent annulées.

La suite, on la connait plus ou moins, Sid Vicious est héroïnomane au dernier degré depuis plusieurs semaines, Johnny Rotten en a assez de toujours chanter la même chose et Cook et Jones ne supportent plus les deux autres. Au milieu de ce chaos, le manager n'a toujours pas le contrôle de son groupe et fait à peu près n'importe quoi avec la presse et des projets débiles pour le cinéma. Bilan des opérations, les concerts sont mauvais et tout le monde s'en fout. 

À Atlanta, le groupe ne joue pas en place, à Dallas, c'est un massacre, Sid Vicious se fait éclater le nez par une fan et Steve Jones se bat avec les premiers rangs. Au Winterland, il a des problèmes avec ses guitares du début à la fin ce qui détruit complètement le set. Ajoutons que plus personne n'a envie de jouer, ça s'entend clairement, et toute l'histoire se termine dans un gâchis monumental.

Bootleg U.S. Live SF Winterland

Malgré cela, Universal met ces trois concerts sur le marché et ils n'apportent rien de nouveau. Atlanta est une copie d'un bootleg récent augmenté de trois minutes durant lesquelles on entend les spectateurs demander un rappel à la fin de la face B, c'est vraiment sans aucun intérêt. La bande enregistrée sur la console est de très bonne qualité sauf le dernier titre qui provient d'un bootleg médiocre pris du public. Personne, chez Universal, n'a essayé d'améliorer quoi que ce soit.

Dallas est complet mais identique au CD bootleg Welcome To The Rodeo des années 90 et Winterland est une mauvaise copie de l'album Gun Control de '78 ou d'une VHS, alors qu'il existe aujourd'hui, et depuis plus de dix ans, un double LP avec un son superbe et le soundcheck en bonus.

Alors pourquoi avoir saccagé le travail? Pour montrer que chez Universal on méprise le Rock? Ça, on le savait déjà, ce n'était pas la peine de se donner tant de mal et de sortir des daubes pareilles. 

Et en plus, les trois gigs sont également disponibles en CD ! 

La grande escroquerie du Rock N'Roll, en quelques sortes.

Fernand Naudin