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Photo: Chris Gabrin |
Comme je l'ai raconté dans le tribute à Rick Buckler, j'ai découvert les Damned et donc Brian James, en juillet 1982 lors d'un séjour en Angleterre. A dire vrai, je n'ai pas retenu son nom à l'époque, seulement celui de Captain Sensible qui était au sommet des charts avec son single Wot. Par contre, j'ai bien craqué sur la pochette de l'album Damned Damned Damned, artwork destroy extraordinaire, qui m'a presque hypnotisé, exactement comme lorsque j'ai découvert celle de l'album des Sex Pistols quelques années plus tôt.
Je n'avais jamais vu un truc pareil auparavant et je n'en reverrais plus de si tôt. Quatre types totalement fous, couverts de ce qui semblait être de la tarte à la crème, étaient là, face à moi, Brian James un peu perdu, caché derrière ses grosses lunettes noires. Incroyable.
J'habitais une petite ville du Sud-Ouest à l'époque, et il n'y avait que deux disquaires dont l'un était plutôt calé sur la question Punk. Il m'avait confié avoir aidé les organisateurs des festivals de Mont de Marsan en faisant un peu de promo au niveau local (coller quelques affiches, distribuer des flyers, vendre les tickets...). J'achetais Machine Gun Etiquette dans son magasin et remarquais que Captain Sensible n'était plus le bassiste comme sur le premier album. Quelques années plus tard, j'apprenais l'histoire des premières formations des Damned et le départ de Brian James après Music For Pleasure. Et au fur et à mesure, j'allais découvrir son parcours en achetant, tout d'abord, ce deuxième album que beaucoup me déconseillaient.
J'avoue avoir été un peu surpris, voire déçu, au début. L'ensemble sonnait un peu lourd, pataud, comparé à l'ultra speedé Damned Damned Damned. Bêtement, je l'échangeais à un copain contre un autre disque, je ne sais plus lequel, d'ailleurs.
C'est au lycée, vers 1987 ou 88 que je commençais à l'apprécier. Je ne me souviens plus pourquoi, sans doute un autre copain m'avait-il fait découvrir les Stooges et MC5 et comparait Music For Pleasure à Fun House et Back In the USA. Quoi qu'il en soit, c'est à ce moment là que j'ai vraiment aimé cet album, le style de Brian James, accompagné de Lu Edmonds, fait de ce disque un très bon album de Punk-Rock, quoi qu'en disent les fans déçus. Et Brian James y est brillant sur tous les titres, Idiot Box, Problem Child, You Take My Money, etc. J'ai longtemps conservé la copie cassette que ce pote m'avait offert, une face avec l'album, l'autre avec un concert de 1977.
Au cours des années suivantes, grâce à mes premiers boulots, je m'offrais les albums live et les Peel sessions de la première période, avec Brian James, donc, j'échangeais des cassettes live, j'en voulais toujours plus, pour me plonger dans une époque que je n'avais pas connu. Venait ensuite le coffret Play It At Your Sister avec les trois premières démos, les concerts à Mont de Marsan et à la BBC et bien sûr, les albums et singles sortis chez Stiff. Bien qu'il y ait quelques erreurs grossières dans le livre qui l'accompagne et sur la date du concert à Mont de Marsan, ce coffret reste intéressant.
D'autres albums des Damned sont très bien, notamment l'excellent Machine Gun Etiquette, mais la période qui me plait le plus est celle avec Brian James. C'est ainsi, sans doute à cause de toute l'histoire que je viens d'écrire plus haut. Plus de quarante ans après, je suis toujours addict au point d'avoir acheté le live de 2022 les yeux fermés, sans l'avoir écouté, sans me demander ce que les damnés étaient capables de faire sur scène après tout ce temps.
Merci pour la musique, Brian James, celle des Damned mais aussi de Lords Of the New Church, du Brian James Gang et bien d'autres.
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