Shane MacGowan est né en Irlande en 1957. Connu du grand public pour avoir été la gueule cassée des Pogues dans les années 80, il a également eu une première vie dans le Londres Punk des 70's.
C'est Shanne Bradley qui est à l'origine du groupe et de son nom. En novembre 1975, elle assiste à l'un des tous premiers concerts des Sex Pistols et craque complètement sur eux. Elle les fait jouer deux fois dans l'université où elle étudie, à Saint Albans dans la banlieue de Londres, et crée le fanzine St Albans Antibof en 1976 avant de rencontrer Shane MacGowan et de monter le groupe. Hormis des répétitions, rien ne se passe jusqu'à la fin de l'année, MacGowan sort beaucoup, se défonce beaucoup et découvre les premiers groupes punks.

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| Mon Dieu, ils se mangent entre eux ! |
En décembre, les Sex Pistols font la une de tous les journaux suite au scandale chez Bill Grundy et donnent envie au jeune Shane O'Hooligan d'écrire un article à leur sujet. Le premier numéro de Bondage sort le 8 décembre. Un fanzine sans prétention, D.I.Y., six pages recto manuscrites, photocopiées et agrafées dans un angle, tout à fait dans l'esprit de l'époque.
On y trouve donc un article sur les Pistols et l'affaire Grundy ainsi qu'une chronique de concert de Eater au Hope & Anchor, une bio des Jam, l'annonce de la 'mutation' de Chelsea en Generation X et un message de MacGowan qui propose à Subway Sect de le contacter afin d'écrire un bel article sur eux, 'pas comme les 2 pages minables dans Sniffin' Glue', précise-t-il. Ambiance... Sur le scandale de l'affaire Grundy, MacGowan écrit: la décence publique est une chose qui n'existe pas (...) les gens n'ont de sens de la décence que celui qui leur est dicté par ITV et les médias en général, ainsi que par EMI.*
Photo: Sydney O'Meara
En '77, le groupe joue au Roxy, une première fois pour la presse et les maisons de disques et une autre pour le public. Il tourne ensuite ici et là, apparait dans divers fanzines et MacGowan fait même la une de Sounds pour un article intitulé Images of the New Wave. Même si les Nipple Erectors ont été fondés par Shanne Bradley, c'est MacGowan qu'on observe, qu'on photographie, dont on parle. Chaque jour, sa 'gueule' fait la promo du gang de Shanne Bradley.


Quelques mois après sort All The Time In The World/Private Eye premier single sous le nom de The Nips. Les deux titres sont composés par MacGowan et le simple sort sur le label Soho de leur manager, comme le précédent. Plus Punk, on retrouve quand même des racines Rockabilly sur la face B. Le 2 novembre 1978, John Peel diffuse All The Time In The World dans son émission.
En 1979 sort le dernier single, Gabrielle/Vengeance. C'est une année de changement, le guitariste Roger Towndrow est remplacé ainsi que le manager. C'est désormais Sophie Richemond, l'ancienne secrétaire de Malcolm McLaren (manager des Sex Pistols) qui s'occupe du groupe tandis que Stan Brennan, l'ancien manager, devient le producteur des Nips.
Le single sort tout d'abord sur Soho, son label, puis Chiswick le réédite. Gabrielle est un titre plus Pop que ce que le groupe avait l'habitude de faire, l'intro est empruntée à Louie Louie, le reste serait presque Power-Pop, comme la face B.
The Nips tirent leur révérence en 1980, année de sortie de leur unique album, Only The End Of The Beginning. Le single Happy Song/Nobody To Love était prévu pour l'année suivante, produit par Paul Weller, grand fan des Nips, il est resté à l'état de test pressing jusqu'en 2001.
Après le split, MacGowan part ensuite faire la carrière que l'on sait avec les Pogues, et plus tard les Popes. Né dans un milieu modeste, devenu alcoolique très jeune, chanteur de musique folk irlandaise, il reste une figure de l'underground Punk londonien.
Fernand Naudin
* England's Dreaming de Jon Savage. Editions Atlas.








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