Les Lullies et Split System ont débuté leur tournée en Espagne le 2 juin et seulement cinq concerts ont été programmés en France. Pour différentes raisons, je ne les ai jamais vus sur scène, ni les uns ni les autres, et ce vendredi 6 juin je décide donc de monter en Vendée, au Rocksea, pour assister à la dernière date avant Paris... une soirée dont je vais me souvenir longtemps.
Après une pause au restaurant à côté de la salle, avec Sylvie et Easy des Reptiles, je fais la connaissance d'Anne et Fish (NC Five), retrouve Manu, Vincent (Beach Surf Party) et Olivier 'Bol Bolito' (Sexy Gambas). Du beau monde avec qui les discussions vont bon train avant l'entrée en scène des Lullies déterminés à tout donner pendant un peu plus d'une heure. Sans surprise, dès les premiers titres le public est scotché, ça joue tendu, entre Ramones et Saints des débuts. Et malgré une corde de guitare cassée pendant une chanson suivi de la caisse claire qui n'aura pas tenu jusqu'à la fin du concert, le groupe fait un parcours sans faute. Le set est sensiblement identique au dernier LP, Une Nuit A Leipzig avec A L'étroit, en bonus.
Je suis impressionné, Les Lullies jouent calés au millimètre, c'est vraiment carré. François - sorte d'Angus Young du Garage Punk avec casquette et Gibson SG - et Roméo chantent tous les titres à l'exception de Black September (reprise de Dead Moon) dont se charge T. Boy, le bassiste qui me fait beaucoup penser à Bruce Foxton de Jam par moment. Tout est en place mais n'oublions pas que le groupe tourne sans relâche depuis 2016, année de sa formation, la scène encore et encore, quoi de mieux pour roder son répertoire?
Les Lullies viennent donc de me mettre une claque et à en croire les commentaires lus ici et là sur les réseaux sociaux cette semaine, il y a de fortes chances que Split System enfonce le clou.
Les australiens sont déjà venus en France, ils ont joué deux ou trois fois au festival de Binic mais c'est, à ma connaissance, leur première tournée ici après l'Espagne et avant d'aller jouer chez nos voisins belges et allemands. Ceux qui les ont vu live n'en disent que du bien et je vais bientôt constater qu'ils sont aussi bons sur scène qu'en studio. Leur chanteur Jackson Reid Briggs est une boule de nerf, le genre de teigne qui a dû faire transpirer ses profs à l'école.
Avec eux aussi, la setlist est proche du LP Live In Stockholm 2023, à l'exception du nouveau titre, Chemicals, qui rend le public complètement hystérique. Un gamin monte ensuite sur scène pour chanter à la place de Briggs qui lui laisse le micro, sympa. Split System met le feu, comme je le supposais. C'est plus Punk que sur les albums Vol. I et Vol. II, plus nerveux, et c'est très bien.
Bol Bolito et moi montons ensuite à l'étage où se trouve Olivier, le boss du Rocksea et Les Lullies avec quelques amis. Le spectacle est encore mieux depuis le balcon et Split System déchire tout, Bullet, Run On, Hold It, Hit Me, les titres sont joués à la perfection, Briggs descend dans le public en plein pogo, remonte sur scène tandis que le groupe, stoïque, donne tout ce qu'il a dans le ventre. Au début du rappel, Jackson Briggs, encore lui, s'empare du t-shirt que lui tend un spectateur pour se le mettre sur la tête. Cowl Punk !
Une chose me saute alors aux yeux, Split System perpétue la tradition australienne du 'no look'. Depuis les Saints en 77, le Rock du pays des kangourous n'a pas de dress code en particulier contrairement à l'Angleterre, l'Europe et les States. Cette parenthèse refermée, look Punk ou pas, ce soir j'en ai pris plein les yeux et plein les oreilles. Et puis, la salle du Rocksea est vraiment adaptée pour ce genre de concert, ni trop grande, ni trop petite avec une acoustique parfaite. Une soirée top niveau.
Après un passage au stand du merchandising pour m'alléger de quelques euros, je croise Bart de Vraantijk avec qui je discute cinq minutes. Vraiment très sympa, il évoque Bart And The Brats, bien sûr, le fanzine Rock A L'entaig' et l'enregistrement avec CP Westman Orkester dont le single vient de sortir.
Je quitte les lieux en pensant à la chanson des Doors, Rock Is Dead et à toutes les fois où des idiots ont repris ça à leur compte. Avec ce que je viens de voir ce soir, je me dis qu'ils se sont bien plantés, les philosophes de comptoir. Bien, bien plantés. Rock ain't dead yet, motherfuckers.
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